Code du travail : simplifier ou amoindrir ?

Au moment où ces lignes sont écrites, la concertation bat son plein. Dans ce contexte délicat, de nombreux idéologues réactionnaires montent au créneau afin de dénigrer ce « petit livre rouge » responsable de tous les maux de notre pays.

Pensez-donc, un si gros pensum pour empêcher les entrepreneurs d’entreprendre, de faire du « business », d’embaucher, de licencier, etc.

Rien d’exagéré dans ces propos, car la ministre des Entreprises, pardon, du Travail, n’a pas hésité à lâcher dans Le Monde que le code du travail était fait pour embêter 95% des entreprises et sanctionner les autres 5%.

Certes, le droit du travail est compliqué et son code épais, mais il est le résultat de modifications législatives voulues par les gouvernements et le patronat, entres autres.

S’il ne tenait qu’à nous, représentants des salariés, il serait plus lisible, plus simple et plus concret.

Alors chiche, simplifions, mais dans l’intérêt de ceux pour qui il a été construit : les salariés, afin de rétablir un minimum d’égalité de droit entre salariés et dirigeants d’entreprise, et ceci, dans un lieu où la démocratie n’existe pas en raison du lien de subordination.

Cela étant et si l’on en croit les informations des uns et des autres, la volonté affichée est de réduire et de court-circuiter la représentation des salariés au travers de la fusion des IRP, du recours au référendum d’entreprise, de limiter les prérogatives des juges prud’homaux en matière d’indemnités, et d’accélérer la déliquescence des branches professionnelles en aggravant l’inversion de la hiérarchie des normes.

La fusion des IRP aurait aussi pour conséquence la disparition du CHSCT en tant qu’instance spécifique et cela évidemment au détriment de l’efficacité sur des sujets aussi importants que la santé et la sécurité au travail, sans compter que cela va dépouiller toute la jurisprudence en la matière.

Nous n’accepterons pas que l’équilibre social et l’intérêt général de notre pays soit remis en cause au profit d’intérêts particuliers.

Aujourd’hui comme hier, nous ne cautionnerons pas une nouvelle remise en cause du droit du travail et, par conséquent, une nouvelle étape dans la fragilisation du statut de salarié.

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