Nous recevons chaque jour des dizaines de mails dans notre boîte professionnel. Les mails s’accumulent : les newsletters, les pots de départ, ceux où nous sommes en copie sans vraiment trop savoir pourquoi, les mails de notre manager, les réponses de nos collègues ou de nos subordonnés, etc. Notre boîte de réception peut vite devenir un no man’s land, une destination que nous redoutons de regarder car trop d’éléments sont à traiter ou plus exactement trop d’informations sans véritablement savoir lesquelles sont prioritaires.
Avec le recours massif au télétravail, outre Zoom, Google Meets, Teams que nous avons appris à utiliser, nous nous servons également quotidiennement d’un outil numérique que nous avons toujours (plus ou moins) maîtrisé : le mail. Depuis un an, leur nombre n’a cessé d’augmenter … fini le temps où nous pouvions faire une dizaine de pas au bureau, toquer à une porte et échanger avec notre collègue sur un dossier en cours. Aujourd’hui, la distance physique amène naturellement le renforcement de la proximité numérique. L’écrit a alors une place significative dans nos relations de travail. L’inconvénient du mail est qu’il peut être perçu comme assez impersonnel ou du moins il ne permet pas de cerner le climat social. C’est dans ces circonstances que certains sont/seraient tentés de recourir aux émojis pour remettre un peu d’humain dans une relation semblant se déshumaniser puisque nos échanges sont rendus possibles par le biais d’une interface. De plus, la communication écrite semble souffrir de ce que certains qualifient de « biais de la négativité ». Autrement dit, le collègue considère avec davantage de facilités le mail qu’il vient de recevoir comme étant négatif alors même que l’ambition de son auteur ne répondait pas nécessairement à cette dynamique. Il est vrai qu’il n’est pas toujours aisé d’identifier les contours d’une communication à distance. Les émojis sont alors perçus comme un moyen pour humaniser les demandes et paraître « moins strict ». Mais, certains n’osent pas franchir le pas de cette communication atypique. Cependant dès lors que leur interlocuteur le fait, ils se prêtent assez volontiers à cette communication. Le mimétisme est enclenché … et non ce mouvement n’est pas automatiquement négatif car il semblerait que les personnes ont tendance à davantage accroître leur confiance lorsque leurs intermédiaires agissent de manière similaire. Cela créerait une affinité naturelle.
L’émoji : une alternative pour éviter les quiproquos ? Attention toutefois car nous ne les percevons pas tous de la même manière. Il existe notamment une différence de perception entre les nantis du numérique et les sans-claviers.
Un nouveau langage ? Oui la question peut se poser dès lors que l’on sait que ce ne sont pas moins de 6 milliards de miniatures qui sont utilisées chaque jour dans le monde. Ces dessins se sont complètement intégrés à notre mode de fonctionnement. Sans le vouloir parfois, les émojis ont remplacé les mots pour illustrer plus facilement le message souhaitant être véhiculé. Ils sont un véritable phénomène culturel.
Les émoticônes remplacent, parfois, les signes de ponctuations permettant de terminer une phrase… fini le temps d’une phrase commençant par une majuscule et se terminant par un point.
Toutefois, leur utilisation est à prescrire pour les éléments négatifs, un smiley colère ne sera pas apprécié et n’a aucunement sa place dans un cadre professionnel !
Finalement les smileys qui étaient strictement cantonnés à la sphère privée tendent à gagner du terrain dans le monde professionnel. Néanmoins, leur utilisation ne peut pas être similaire sachant également que cette communication non verbale mais dessinée n’est pas toujours bien perçu…
Et si la formule de politesse pour clôturer un mail était devenue un émoji ?
Source : FO Cadres
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