L’institut de recherche économiques et sociales a été créée en 1982 par l’ensemble des organisations syndicales représentatives françaises (CFDT, CFE-CGC, Force Ouvrière, CGT, CFTC et la FEN devenue Unsa-Éducation) avec le concours du gouvernement. Elle a pour mission d’apporter des éléments d’analyse et d’appréciation sur l’ensemble des questions économiques et sociales, nationales, européennes et internationales qui intéressent les syndicats. «L’Ires mène deux types de travaux, a expliqué son directeur. Des recherches et des analyses menées par son équipe pluridisciplinaire de chercheurs ou confiées à des universitaires associés. Et des travaux de recherche propres à chaque organisation syndicale. Les recherches peuvent porter sur des questions sociales, économiques, environnementales ou sociétales. » Toutes les publications de l’Ires contribuent à éclairer le débat social par des analyses et approches comparatives rigoureuses. Elles sont accessibles sur son site Web (www.ires.fr).
Parmi les travaux publiés récemment, Frédéric Lerais a évoqué une recherche sur le dialogue social dans l’entreprise après les ordonnances Macron. Une équipe d’une quinzaine de chercheurs et praticiens ont travaillé de concert pour évaluer les modifications du dialogue social dans l’entreprise depuis 27 septembre 2017. « Nous avons analysé des accords d’entreprise, interrogé les
acteurs du dialogue social dans huit entreprises et réalisé des entretiens avec des experts », indique le directeur.
La conclusion des rédacteurs est sans appel : l’objectif de rationalisation des instances de dialogue n’est pas atteint. La réduction quantitative du nombre d’élus n’a pas nécessairement conduit à une réduction du temps consacré aux instances et le passage de trois à une seule ne permet pas nécessairement une approche transversale des enjeux et des économies d’échelle. « La suppression des délégués du personnel, remplacés ici et là par des représentants de proximité n’est pas une réussite. Il n’y a plus de contact entre les salariés et les élus. Les représentants sont moins nombreux que les anciens DP et ils n’ont pas de moyens ni de prérogatives. Leurs rapports encombrent les CSE
qui sont débordés par les réclamations individuelles et collectives » a confirmé le directeur de l’Ires aux délégués du congrès qui n’ont pas été surpris.
Poster un Commentaire