[Dossier] Transformation numérique et vie au travail – Chapitre 2 : La charge de travail

Chapitre 2 : La charge de travail

Ce que dit le rapport Mettling (Bruno Mettling, directeur général adjoint d’Orange, chargé des ressources humaines)

Préconisation n°23 : Compléter la mesure du temps de travail par la mesure de la charge de travail pour les secteurs dans lesquels cette mesure est pertinente.

Le rapport affirme, avec exactitude, que le temps de travail n’est pas l’unique mesure pertinente pour les nouvelles organisations de travail à l’ère du numérique. La contribution du salarié n’a plus pour seule variable le temps qu’il consacre à son travail dans la mesure même où ce temps n’est plus défini par un contour franc. Il résulte de l’intensification des interactions et de la surcharge informationnelle que la mesure la plus adaptée serait celle de la charge de travail.

Ce que pense FO-Cadres

Il nous semble manifeste que la charge de travail est à croiser avec le temps de travail pour apprécier l ’investissement au travail . La définition de cette notion est délicate car la charge ressentie par le salarié induit une dimension émotionnelle, psychologique, physiqueet mentale qui la distingue parfois de la charge vécue. La mesure de cette charge représente un enjeu majeur puis qu’elle déterminera l’appréciation du travail, c’est un indicateur inexpérimenté, apporté par le  numérique. Pour construire cet outil, le rapport Mettling évoque un triptyque mission demandée – moyens associés – délais à respecter. L’ANACT, elle, a conçu une démarche en trois étapes : identification de la charge de travail prescrite, caractérisation de la charge de travail réelle, définition de la charge subjective ou vécue. Quelque soit le modèle retenu, il est essentiel d’envisager la déconnexion entre les capacités humaines et les capacités informatiques. Les premières sont biologiques et relativement constantes, les deuxièmes paraissent illimitées et exponentielles. Le rythme de vie qu’elles permettent n’est pas celui de l’ homme : l’immédiateté, l’intensification, la permanence ne s’accordent pas à l’être humain dans son rythme de travail. Les apports du numérique pour les objectifs propres aux entreprises semblent spontanés et bénéfiques, l’usage qui en est fait est naturellement de nature à accroître la productivité. Ce qu’il faut alors réguler en parallèle, c’est l’usage abusif qui risque d’en découler au regard de la santé des travailleurs.

Celle-ci est un filtre pour garantir la qualité de vie au travail. C’est bien l’homme qui doit rester l’unité de mesure du travail, ses besoins physiologiques ne doivent pas pâtir d’une mise à niveau de sa capacité de travail aux capacités offertes par le numérique puisque les premières ne pourront jamais rattraper les secondes.  Ces capacités ne sont pas de même nature, elles n’ont pas à s’accorder. Le rythme et les besoins humains ne correspondent pas aux possibilités illimitées qu’offre le numérique, c’est donc les premières qui posent l’encadrement de l’usage du second. Techniquement, les outils numériques peuvent offrir un travail permanent, ultra connecté. C’est bien l’homme et ses limites qui doivent donc déterminer la mesure du travail.

FO-Cadres recommande l’élaboration de la norme commune de «charge de travail » cohérente avec les capacités humaines de travail afin que l’homme reste l’unité de mesure de l’organisation de travail.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Time limit is exhausted. Please reload the CAPTCHA.