Une nécessaire convergence
Le stress est un phénomène physiologique naturel mais c’est aussi une construction sociale. Le présent ouvrage s’attache à envisager cette notion complexe grâce à plusieurs niveaux de lecture : étymologique, religieux, scientifique, politique, social.
Le stress se crée dans un entre-deux : l’exigence ordonnée par la hiérarchie et la réalité des contraintes du quotidien. Plus le delta augmente, plus le risque psychosocial est grand. Pour pallier cette situation, il existe un large ensemble de réactions, de stratagèmes, entre la fuite et le combat, souvent très en lien avec la personnalité et l’histoire de chacun.
Le livre analyse ces zones d’incertitude dont la gestion implique une capacité d’adaptation et un certain lâcher prise. Il met en miroir l’organisation scientifique du temps et de la division du travail et l’humain, le contrôle et la latitude de décision, l’exigence et le sens, la décision et l’exécution, la rigidité et la souplesse, l’effort et la récompense. Il évoque les notions de syndrome d’adaptation, d’injonctions contradictoires, de choc post-traumatique et de résilience.
Le stress est au cœur d’un jeu d’interdépendance sociale, à la frontière entre modèle théorique, contraintes sociales, jeu de pouvoir et reconnaissance institutionnelle. Souvent initié par une mutation de l’organisation, il impose des contraintes, à la fois dans le travail mais aussi dans la relation à l’autre, qui débouchent sur une tension individuelle forte face à des règles collectives.
L’auteur considère le stress comme une histoire de normes, de rituels, de façons de faire et de penser, marqués par des représentations mentales et sociales pour faire face à un conflit, qui se développe dans le manque d’efficacité des mécanismes de résilience.
Dans nos sociétés modernes individualistes, il pousse sur l’absence de collectif et la perte d’une identité qui structurait auparavant certains groupes sociaux.
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